Les monuments bouddhiques

Monument Bouddhique

Edifices cultuels traditionnels du bouddhisme, les monuments bouddhiques ont été essentiellement érigés en Asie du Sud, en Asie centrale, en Asie du Sud-Est et en Asie de l’Est.

Caractéristiques des monuments du bouddhisme

Les monuments bouddhiques se répartissent en quatre grands types architecturaux :

  • Le stupa
  • Le sanctuaire
  • Le monastère
  • Le temple

Le stupa est un monument reliquaire, commémoratif et votif, hémisphérique ou campaniforme, dont la forme est dérivée de celle du tertre funéraire. Symbolisant diverses étapes de la vie du Bouddha, les stupas sont en eux-mêmes des objets dévotionnels, les fidèles effectuant une circumambulation autour de l’édifice — toujours dans le sens de la rotation des aiguilles d’une montre.

Le sanctuaire (caitya) est un stupa ou une statue du Bouddha, entouré d’un déambulatoire dans une cella carrée ou dans une nef rectangulaire.

Le monastère (vihara) est un centre de retraite destiné aux moines ou aux nonnes, comportant des cellules monastiques, une salle d’assemblée, un sanctuaire et des bâtiments annexes (école, habitations, réfectoire, cuisines).

Le temple enfin, souvent enclos dans l’enceinte d’un monastère, possède généralement une grande salle destinée aux rituels et des espaces annexes, tels que des pavillons d’entrée, des cours, des stupas, des templions, une « bibliothèque » et des bassins.

Bien que les matériaux utilisés varient suivant les régions et les périodes, la construction d’édifices bouddhiques procède souvent des formes de l’architecture en bois, et suit des règles précisément codifiées dans des traités (calculs astrologiques, orientation, matériaux). Le décor sculpté et peint est généralement constitué de hauts-reliefs et de sculptures bouddhiques, ainsi que de bas-reliefs narratifs et décoratifs représentant des personnages mythologiques, des animaux réels ou fantastiques et des motifs végétaux. Les édifices des écoles theravada et mahayana se distinguent, notamment, par leur ornementation.

Apparues en Inde, les formes architecturales bouddhiques sont peu à peu diffusées dans toute l’Asie, grâce aux moines bouddhistes qui empruntent les principales voies de communication commerciales, dont la célèbre route de la Soie ; elles s’enrichissent, évoluent et se diversifient au gré des commanditaires, des influences, des techniques, des croyances et des pratiques locales.

Les Monuments bouddhiques En Inde

La construction de stupas, en brique ou en pierre, se développe largement en Inde à partir du IIIème siècle av. J.-C. Agrémentée d’un déambulatoire et d’un ou de plusieurs escaliers, une terrasse carrée ou ronde supporte un dôme hémisphérique plein, surmonté d’un édicule quadrangulaire qui entoure une hampe soutenant des parasols superposés. Une barrière en pierre, imitant une structure en bois avec ses assemblages et ornée de bas-reliefs, cerne un chemin de circumambulation rituelle autour du stupa.

Le célèbre stupa n° 1 de Sanchi — le plus ancien qui ait été conservé — représente le type même des premiers stupas. En évoluant, les stupas acquièrent souvent des dimensions colossales, comme à Amaravati. À partir du ive siècle, le corps du stupa adopte la forme d’un cylindre qui soutient le dôme et s’orne de niches à sculptures placées aux points cardinaux. La hauteur du stupa augmente par élévation du fût cylindrique (comme à Sarnath), ou par la multiplication des terrasses.

Du IIème siècle av. J.-C. au vie siècle apr. J.-C., à Bhaja, Ajanta, Karli et Bedsa (dans le sud-ouest de l’Inde), des falaises sont aménagées en sanctuaires et en monastères excavés, dotés de riches décors sculptés imitant l’architecture en bois. Leur façade est magnifiée par une baie en fer à cheval, une véranda hypostyle et des étages fictifs. Les sanctuaires — occupés par un stupa monolithique orné d’un Bouddha sculpté — comportent une nef absidiale voûtée en berceau, entourée de piliers et de bas-côtés.

Lieu d’habitation où, à l’origine, les communautés religieuses séjournaient seulement pendant la saison des pluies, les monastères deviennent progressivement un lieu de retraite et d’enseignement permanent ; de petites cellules monastiques et des chapelles ouvrent sur une salle d’assemblée quadrangulaire à plafond plat. Les monastères à l’air libre possèdent, quant à eux, un haut stupa situé au centre d’une vaste cour carrée bordée intérieurement, parfois sur un ou deux étages, de chapelles et de cellules desservies par une galerie hypostyle ; des bâtiments communautaires complètent ce dispositif.

Vestiges de Nalanda
Vestiges de Nalanda

Situé dans l’État de Bihar (Inde), cet ancien temple bouddhique est passé du statut de monastère à celui d’université. Fondé entre le VIème e et le Vème siècle av. J.-C., servant de lieu d’accueil à de nombreuses autorités bouddhistes — de Mahariva à Hsuian-Tsang —, Nalanda devient un site culturel et religieux florissant, dont le rayonnement ne cesse de s’étendre entre les viii e et xii e siècles, sous la dynastie Pala.

Un musée, qui a recueilli les vestiges du site, retrace aujourd’hui la splendeur passée de Nalanda.

Dans le nord-est de l’Inde, du VIIème au XIIèmesiècle, se développent d’importants monastères et de grandes universités bouddhistes, comme à Paharpur (au Bengale, aujourd’hui au Bangladesh) et Nalanda (dans l’État de Bihar). Leur prestige religieux et intellectuel rayonne dans toute l’Asie. Ceux-ci ayant été pratiquement entièrement détruits par les conquérants turcs (qui ont exercé de terribles persécutions), il ne subsiste aujourd’hui, sur ces sites, que de rares vestiges des nombreux stupas et monastères en brique stuquée, ornés de reliefs décoratifs en terre cuite. Cependant, ces vestiges révèlent qu’à l’apogée du bouddhisme indien le monastère s’agrandit, tout comme le stupa cylindrique, qui possède un dôme aplati, ainsi que des sculptures bouddhiques dans des niches.

Parallèlement, les formes du sanctuaire se diversifient en s’inspirant du temple hindou : stupa central entouré de quatre petits stupas sur des terrasses superposées ; cella quadrangulaire à quatre portes précédée d’un vestibule, rythmée de pilastres et d’avant-corps, couverte d’une haute tour curviligne (cikhara) ou d’une toiture pyramidale à étages décroissants reproduisant le corps inférieur et ornés de réductions d’édifices.

Conséquence des invasions musulmanes, le bouddhisme et l’architecture bouddhique disparaissent progressivement d’Inde vers la fin du Xèmesiècle, mais poursuivent néanmoins leur expansion dans le reste de l’Asie.

Bouddhisme – Architecture dans le Gandhara – Inde et Asie centrale –

Jusqu’au VIIIème siècle, le Gandhara (région de l’Inde ancienne, couvrant une partie de l’Inde, du Pakistan et de l’Afghanistan) connaît une architecture en brique ou en pierre enduite, marquée par des influences hellénistiques, perses, indiennes et d’Asie centrale, mêlées en un style homogène d’une grande beauté. Des nombreux stupas et monastères du Gandhara — comme ceux de Taxila, de Peshawar et de Hadda — au décor sculpté, stuqué ou modelé et peint, il ne subsiste aujourd’hui que des ruines. Du ier au ive siècle, le dôme hémisphérique du stupa s’allonge ; les soubassements carrés, le tambour et les parasols se multiplient, puis les tambours et le dôme s’unifient en une tour cylindrique. Essentiellement de plan indien, le monastère présente cependant des variantes locales.

L’architecture bouddhique d’Asie centrale recueille des éléments gandhariens, tibétains et chinois, stupas et monastères s’inspirant principalement de ceux du Gandhara, comme à Kara-tepe, à Miran et à Khotan. Du iiie au vie siècle, les falaises accueillent des centaines de sanctuaires et de monastères rupestres, couverts d’un plafond en encorbellement ou d’une coupole. Influencés par les grottes d’Ajanta en Inde, ils sont ornés de peintures murales et de reliefs peints, comme dans la vallée de Bamyan (en Afghanistan), où deux des plus grandes statues du monde (55 m et 38 m), figurant des Bouddhas, ont été détruites par les talibans en 2001.

Stupa de bodnath
Stupa de bodnath

Au Népal

Stupa de Bodnath (Katmandou, Népal)

Situé dans la vallée de Katmandou (la capitale du Népal), le sanctuaire de Bodnath date du XIV e siècle. Représentant un mandala, il est composé de trois terrasses où s’inscrit une centaine de niches abritant des statues de Bouddha. La toiture de son imposant stupa est un dôme blanchi, dont la couleur symbolise la matrice universelle.

Le sanctuaire de Bodnath est vénéré par les bouddhistes tibétains (dont de nombreux Tibétains qui ont fui la Chine à la suite du Dalaï Lama, en 1959).

Rarement antérieure au XIIIème siècle, l’architecture bouddhique népalaise, en brique et en bois, procède des formes indiennes. La plupart des stupas comportent une haute base carrée redentée à escaliers axiaux, un dôme monumental à petites chapelles, un édicule cubique peint d’yeux, et une hampe à treize parasols décroissants ornés de cuivre. Les plus prestigieux des stupas népalais sont ceux de Swayambhunath et de Bodnath, deux sites proches de Katmandou. Quelques temples développent la tour-sanctuaire curviligne de type indien. Les monastères imitent ceux du Bihar et du Bengale, mais s’agrémentent de bois sculpté (consoles, tympans, claustras) et de toitures recouvertes de cuivre, comme à Patan et à Katmandou.

Monastere-de-Palcho
Monastere-de-Palcho

Au Tibet

Datant du début du xv e siècle, le Kumbum (« mille images ») du monastère de Palcho, à Gyantsé, est le plus grand stupa du Tibet (32 m de haut). Réparties sur les cinq sections que comporte cet édifice bouddhique (représentant l’espace, l’air, le feu, l’eau et la terre), 73 chapelles renferment des statues polychromes. En son centre, le stupa contient une colossale statue de

Au Tibet, où le bouddhisme tantrique se diffuse largement à partir du VIIème siècle, l’architecture bouddhique tibétaine — en brique, en pierre et en bois — s’enrichit d’apports indiens, cachemiriens, népalais, d’Asie centrale et chinois. Volumes imposants et sobres, murs élargis vers la base, petites ouvertures, toits plats ou toitures incurvées et tuiles de type chinois la caractérisent.

Situé au cœur de la vieille ville de Lhassa, le Jokhang est l’un des temples bouddhiques les plus révérés du Tibet. La « cathédrale de Lhassa », comme l’ont surnommée les Européens, a été fondée au VIIème siècle pour abriter la statue du Jowo Sakyamuni (une figuration de Bouddha sous les traits d’un jeune homme).

Les stupas (chorten) adoptent les formes indiennes, mais leur dôme peut compter plusieurs niveaux intérieurs où le fidèle effectue la circumambulation rituelle. Il existe de petits stupas entourant un stupa principal, évoquant alors un mandala.

Les sanctuaires comportent une cella à déambulatoire, généralement précédée d’une véranda hypostyle. Les monastères, tels ceux de Sakya, de Drepung et de Sera, deviennent de véritables cités, englobant plusieurs bâtiments de différents niveaux entourés d’enceintes ; certains, à l’allure de forteresse, sont érigés à flanc de montagne. Ces édifices s’ornent d’un riche décor intérieur sculpté et peint, support de méditation. L’architecture bouddhique tibétaine influence directement celle des royaumes voisins du Bhoutan et du Sikkim, et se répand jusqu’en Mongolie et en Chine du Nord.

Au Sri Lanka

Le bouddhisme et son architecture s’implantent au Sri Lanka (anciennement Ceylan) dès le III ème siècle av. J.-C. Les stupas cinghalais, appelés dagoba, sont construits en brique enduite ; de dimensions souvent monumentales, ils suivent le modèle indien, avec cette variante que la base du dôme y est entourée de trois gradins circulaires à quatre niches. Certains sont cernés de colonnes qui supportent une toiture « pourtournante », destinée à abriter le chemin de circumambulation. Les monastères, tels ceux d’Anuradhapura et de Polonnaruva, édifiés au XIIème siècle, possèdent des sanctuaires, des stupas, des salles de prédication et de réunion, des « bibliothèques », des bassins et des bâtiments annexes entourés d’une enceinte. $

Stuqué ou sculpté, un décor végétal et animalier ponctue les emmarchements, les pierres de seuil en demi-lune et les niches.

Les monuments bouddhiques d’Asie du Sud-Est

Autour de la ville de Pagan (en Birmanie), dans ce qu’on appelle « la plaine aux mille pagodes », des traces de quelque 5 000 stupas ont été retrouvées, même s’il ne subsiste aujourd’hui que les vestiges d’un millier de ces édifices bouddhiques. Ces stupas, tous construits au XI ème siècle (par différents rois), témoignent de la prédominance du bouddhisme theravada dans la région.

Résultant d’influences indiennes, cinghalaises et chinoises, l’architecture bouddhique birmane, en brique, connaît son apogée du xe au XIIIème siècle. D’abord cylindrique, le stupa devient campaniforme. Les imposants soubassements, constitués de terrasses carrées ou polygonales à gradins et à escaliers axiaux, s’accroissent, tandis que le sommet s’effile en cône, comme à Pagan (aujourd’hui Bagan). Certains stupas sont de dimensions considérables, tel le Schwedagon (XVème siècle) à Rangoun, recouvert de feuilles d’or, qui mesure 107 mètres de hauteur.

 

Le sanctuaire bénéficie de la lumière du jour, grâce à des fenêtres. Il possède un déambulatoire entourant une cella carrée ou un pilier central sculpté d’une image du Bouddha sur les quatre faces. Il se termine par une tour de type indien à arêtes curvilignes, par un stupa ou par des terrasses carrées de forme pyramidale, bordées aux angles par de petits stupas — l’Ananda de Pagan (xie siècle), de plan cruciforme, possède ces trois types de couvrement. Le sanctuaire est décoré d’un parement de plaques historiées en terre cuite. Il est couvert d’un toit de tuiles à deux pentes ou en terrasse, et parfois précédé d’un vestibule rectangulaire voûté, à une ou plusieurs entrées.

Bayon-angkor
Bayon-angkor

Au Cambodge

Ci dessus : vue de l’entrée du Bayon, le temple d’Angkor Thom.

Érigée entre la fin du XIIème et le début du XIIIème e siècle, la ville-temple d’Angkor Thom est l’œuvre de Jayavarman VII (souverain khmer de confession bouddhiste), qui a voulu construire un ensemble monumental pour supplanter le temple hindou d’Angkor Vat voisin.

Les édifices bouddhiques khmers procèdent du temple et de la tour-sanctuaire (prasat) brahmaniques, dominants jusqu’au XIIème siècle. Le temple-montagne en pierre du Bayon sur le site d’Angkor Thom (à Angkor, début duXIII7me siècle), avec ses tours animées de visages colossaux méditant, présente un décor insolite et un symbolisme élaboré. S’inspirant du symbolisme cosmique indien du mont Meru (axe du monde, demeure des dieux), il est édifié au centre de la cité, sur une colline ou sur une pyramide artificielle supportant des terrasses superposées qui figurent les continents, et entouré de douves qui représentent l’océan primordial.

Situé au cœur de la ville d’Angkor, le temple khmer bouddhique de Bayon est orné de tours-sanctuaires que couronnent, en son sommet, de colossaux visages sculptés au sourire bienveillant et méditatif. Orientés selon les points cardinaux, ces énigmatiques personnages représentent probablement le bodhisattva Avalokiteshvara (dit aussi bodhisattva Lokesvara), auquel s’est identifié Jayavarman VII (roi-constructeur de l’édifice, ayant régné de 1181 à 1219).

 

Les hautes tours-sanctuaires de type indien, couvertes d’une toiture pyramidale, s’élèvent souvent au centre et aux angles d’une terrasse carrée à degrés. Profusion, soumission à l’architecture et virtuosité caractérisent l’ornementation stuquée ou sculptée et parfois peinte des monuments bouddhiques khmers.

Wat Arun
Wat Arun

En Thaïlande

L’architecture bouddhique thaïe se développe du VIIème au XIVème siècle avec les sites de Lopburi, de Sukhothaï et d’Ayuthya. Le prang, caractéristique de l’architecture thaïlandaise, dérive de la tour-sanctuaire khmère. En latérite ou en brique, de forme effilée, il comporte un imposant soubassement, une cella à multiples ressauts et faux étages, un couronnement en bouton de lotus et des encadrements de portes en grès sculpté imitant le bois.

Construit durant la période du royaume d’Ayuthya (v. 1350-1767), le Wat Arun (ou « temple de l’Aube ») est l’un des 400 temples et monastères bouddhiques que compte l’agglomération de Bangkok. L’édifice, un prang (dérivé de la tour-sanctuaire khmère) de plus de 104 m de hauteur érigé sur les rives du Menam à Thonburi, est caractéristique de l’architecture thaïe.

 

Le stupa (chedi), d’inspiration essentiellement birmane et cinghalaise, présente une haute base — décorée d’éléphants, de bouddhas ou d’orants —, un dôme campaniforme et une haute flèche. Les divers bâtiments monastiques, en brique stuquée et en bois, entourés d’une enceinte, sont couverts de toits en tuiles vernissées de type chinois à double pente, débordants et incurvés.

Au Laos

Rarement conservée avant le XVIème siècle, l’architecture bouddhique du Laos combine les modèles birmans, thaïlandais et khmers. De plan rectangulaire et précédés d’un porche hypostyle, les bâtiments monastiques portent une superposition de toits en bâtière recourbés descendant très bas, comme à Luang Prabang et à Vientiane. Les murs stuqués, les frontons et les portes en bois sont sculptés d’un décor végétal et de personnages. Le stupa (that) adopte des formes très variées : hémisphérique, campaniforme ou en bulbe.

Temple de Borobudur
Temple de Borobudur

En Indonésie

L’île indonésienne de Java abrite le plus grand monument bouddhique du monde, le temple de Borobudur , mesurant 120 mètres de côté et 45 mètres de haut. En pierre, de forme pyramidale à gradins et à escaliers axiaux, il comprend six terrasses carrées redentées, trois terrasses circulaires ponctuées de 72 petits stupas ajourés renfermant chacun un Bouddha, et un grand stupa central. Des bas-reliefs et des niches contenant des statues bouddhiques ornent les murs. L’architecture bouddhique javanaise comporte également des tours-sanctuaires (candi) de type indien.

L’immense temple bouddhique de Borobudur s’élève sur une petite colline dans le centre de Java (en Indonésie). Évoquant un gigantesque mandala (diagramme cosmologique représentant l’univers et support de méditation), il est composé de huit terrasses de pierre en gradins, et abrite plus de 500 statues de Bouddha et 1 640 bas-reliefs remarquables. Construit entre 778 et 850, le temple de Borobudur a été abandonné au Xème e siècle et enseveli sous de la cendre volcanique. Le site a été mis au jour au début du XXème  siècle.

Le temple bouddhique de Borobudur sur l’île de Java (Indonésie), édifié au VIIIème – IX ème  siècles puis abandonné au X e siècle, présente un plan insolite et un symbolisme complexe. Il comporte six terrasses carrées en gradins et trois niveaux circulaires, couronnés d’un grand stupa central et ponctués de 72 stupas ajourés en forme de cloche.

Au Viêt Nam

Voir Portique du temple Ngoc Son (Hanoï, Viêt Nam)

Rarement antérieure au xve siècle, l’architecture bouddhique de l’ancien royaume de Champa, en brique et en matériaux légers, est imprégnée d’apports khmers, indonésiens et chinois. La haute tour-sanctuaire (kalan), de type indien, présente un porche d’entrée qui précède une cella quadrangulaire rythmée de pilastres sur chaque face et couverte de faux étages décroissants (My Son, xe siècle), puis d’étages cubiques superposés. Des arcatures ondulées sculptées ornent les surfaces.

Grottes de Mogao - Chine
Grottes de Mogao – Chine

Monuments bouddhiques d’Asie de l’Est

En Chine, près de Dunhuang, sur l’ancienne route de la Soie, le site de Mogao abrite près de 600 sanctuaires bouddhiques excavés dans la falaise du IVème au Xème siècle. Les grottes s’ornent de peintures murales (parois et plafonds) et de sculptures en argile. Pour préserver ce site exceptionnel, représentant six siècles d’art bouddhique chinois, tibétain et d’Asie centrale, certaines grottes sont fermées en alternance et les plus riches reconstituées.

On voit clairement l’influence du bouddhisme, également dans les grottes sculptées et peintes de Longmen (ou Long-men), dans la province du Henan, en Chine, près de la ville de Luoyang. Plus de 1 300 grottes contiennent environ 100 000 statues en pierre et près de 3 600 tablettes portant des inscriptions datant du V e au VII e siècle. Ces grottes comptent parmi les chefs-d’œuvre de la culture bouddhique, et leur contenu nous apprend beaucoup sur l’histoire de la Chine.

Le bouddhisme mahayana s’implante en Chine à partir du Ier siècle, et l’architecture bouddhique s’y développe en acclimatant le vocabulaire architectural indien. Du ive au vie siècle, à Dunhuang, Yungang et Longmen sont édifiés des sanctuaires et des monastères excavés dans des falaises, avec des parois sculptées et peintes, qui s’inspirent de ceux d’Asie centrale.

Selon un plan axial typique de la Chine (mais aussi de la Corée et du Japon), le sanctuaire s’élève entre une pagode et une salle d’étude, dans une cour bordée intérieurement d’une galerie hypostyle ouverte au sud, elle-même entourée de bâtiments annexes.

Les pagodes chinoises sont traditionnellement associées aux temples bouddhiques, chaque élément de la pagode ayant une signification religieuse. Dans la ville de Canton (en chinois, Guangzhou), la Pagode fleurie, ou Liurong, est un édifice octogonal à douze étages. Elle se situe près du temple des Six Banyas, fondé en 479.

Architecture novatrice, la pagode procède du pavillon à étage chinois, de la tour d’Asie centrale et du stupa indien. En bois, en brique ou en pierre, cette haute tour reliquaire ou commémorative, carrée ou polygonale, possède plusieurs faux étages séparés par des toits recourbés en tuiles et supportés par une charpente. La pagode de Datong, édifiée au ve siècle, mesurait plus de 60 mètres de haut et comportait sept étages. Répandues sur tout le territoire chinois, les pagodes se font, avec le temps, de plus en plus hautes, raffinées, ornementées et colorées. Le dagoba — introduit au xiiie siècle et imitant le chorten tibétain — comporte, quant à lui, un soubassement cubique surmonté d’un dôme en forme de bouteille.

Les autres édifices religieux, généralement rectangulaires, avec ou sans étages, comprennent un soubassement, des murs en torchis blanc, une longue façade scandée de colonnes en bois laqué de vermillon, une charpente et un toit à double pente, débordant et incurvé, soutenu par des encorbellements et couvert de tuiles. Ces édifices portent un décor sculpté, moulé ou peint, en bois, en briques ou en tuiles vernissées.

Changdok
Changdok

En Corée

Image ci dessus du temple du palais impérial de Changdok (Séoul, Corée du Sud)

Situé dans l’enceinte du palais impérial de Changdok (« Changdeokgung ») à Séoul, ce temple bouddhique a été érigé au début du XVème siècle. Le bouddhisme mahayana (ou « Grand Véhicule ») est la religion d’un tiers de la population sud-coréenne ; près de 7 000 temples lui sont consacrés.

Le bouddhisme, venu de Chine, apparaît dans la péninsule coréenne au IVe siècle. En pierre et en bois, rarement de dimensions importantes, l’architecture bouddhique coréenne intègre les principes de l’architecture chinoise et se développe surtout du viie au xe siècle. Cependant, elle délaisse la symétrie chinoise et adapte davantage l’architecture au paysage. Les monastères (souvent édifiés dans la montagne), les pagodes carrées (comme celle de Kyongju) et les lanternes (caractéristiques des sanctuaires coréens, comme celui de Bulguksa [ou Pulguksa]) témoignent d’une grande virtuosité technique.

pagode de Horyuji
pagode de Horyuji

Au Japon

Le bouddhisme est introduit au Japon, via la Corée, au vie siècle. Marquée d’influences chinoises et coréennes, l’architecture bouddhique japonaise, en pierre et en bois, s’inspire de la pagode et des bâtiments rectangulaires chinois. Les temples, bâtis dans la cité même, sont souvent monumentaux et combinés à des monastères, à l’image du temple de Soken-ji, bâti par Oda Nobunaga à la fin du XVIème siècle et situé dans la partie sud-est du domaine de l’ancien château royal d’Azuchi. Les temples bouddhiques japonais, comme celui de Soken-ji, comportent en général une pagode à deux ou quatre étages, sous laquelle est enseveli un coffret contenant des reliques ou des écritures saintes.

Des traits architecturaux spécifiquement japonais se développent progressivement : sobriété et raffinement des volumes, emploi de matériaux naturels (bardeaux d’écorce, planchers), longue colonnade précédant la façade, toit à quatre arêtes orné d’acrotères, surélévation sur pilotis de certains bâtiments inspirée des temples shinto. La pagode de Horyuji (viie siècle) et le remarquable sanctuaire du Todai-ji à Nara — le plus haut temple en bois du monde (51 m), abritant la colossale statue en bronze du Bouddha Vairocana (16,20 m) — témoignent d’une parfaite maîtrise de la construction en bois.

Avec l’apparition de nouvelles sectes bouddhistes au IXème siècle, les temples abandonnent le plan symétrique et s’enrichissent de bâtiments destinés à la purification, à la circumambulation et aux rites ésotériques, tandis que les monastères, souvent construits dans la montagne, s’adaptent au terrain et au climat.

 

À partir du XIème siècle, de nombreux sanctuaires, ouvrant sur un étang, sont dédiés au Bouddha Amitabha (Amida en japonais), et évoquent son glorieux paradis. C’est le cas du célèbre pavillon du Phénix du temple du Byodoin à Uji, dont le plan évoque un phénix en vol.

Les temples des diverses écoles zen, forme de bouddhisme importée de Chine à la fin du xiie siècle, s’agrémentent de jardins de pierres et d’eau, comportant souvent un pavillon de méditation depuis lequel, comme à Kyoto et à Kamakura, les moines peuvent contempler le paysage simple et raffiné.

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