Après la fusion du dernier grand glacier continental, l’histoire de la Suède commence à l’emplacement actuel de la partie la plus méridionale du pays où des groupes humains commencent à prendre possession du territoire. Les plus anciens vestiges, découverts en Scanie, datent de 11 000 ans. Vers la fin de l’âge de la pierre, les premiers cultivateurs s’implantent dans la Suède du Sud.
Protohistoire de la Suède et période viking
Les citadelles préhistoriques et les nécropoles des cinq premiers siècles de notre ère témoignent du progrès des structures d’organisation sociale au cours de la phase finale de l’âge du fer, qui dura ici, sous différents avatars, de 500 av. J.-C. à 800 apr. J.-C. L’origine des premières formations étatiques demeure obscure. Parmi les principaux centres de pouvoir, la région située au nord du Mälaren, l’actuel Uppland, apparaît comme privilégiée: c’est le domaine des Svears, dont le culte des dieux du panthéon germanique se transforme en facteur d’unité.
De 550 à 800 apr. J.-C., les Svears étendent leur domination le long des côtes de la Baltique, et sur les Goths, qui tombent sous leur coupe. Au début du Moyen Âge nordique (vers 1030-1050), le royaume des Svears comprend tout le sud-est de la péninsule scandinave. L’île de Gotland reconnaît la suzeraineté de leur roi, qui deviendra roi de Suède. Jusqu’à l’an mille, Birka, grand marché localisé sur les rives du lac Mälaren, est la principale base de départ des raids des Vikings («habitants des baies») suédois en mer Baltique. Ces derniers ont remonté les fleuves russes et fondé, autour de Novgorod et de Kiev, les royaumes qui sont à l’origine des premiers États russes. Ils établissent enfin des liens commerciaux entre l’Orient, y compris arabe et iranien, et l’Europe occidentale.
Moyen Âge
Le christianisme gagne lentement la Suède. De même, ce n’est qu’au milieu du XIIIe siècle qu’un pouvoir central est consolidé et qu’est assurée l’union des royaumes. Birger Jarl créa en 1250 la dynastie des Folkung, qui exerça son pouvoir sur toute la Suède. La monarchie est soutenue par l’Église, qui en échange reçoit des privilèges. Aux XIIe et XIIIe siècle, les Suédois mènent des croisades en Finlande, qui est peu à peu conquise et soumise à partir du XIIIe siècle. De 1319 à 1363, la Suède connaît un régime d’union avec la Norvège, les deux royaumes ayant le même souverain. Sous la protection du pouvoir royal, les villes se développent, Stockholm en premier lieu, tandis que s’établissent les marchands allemands de la Hanse. Ceux-ci investissent dans les activités minières et exportent cuir, fer et métaux non ferreux, surtout du cuivre.
La noblesse acquiert plus de puissance et appelle au pouvoir, en 1389, Marguerite de Danemark. Régente de Suède, la souveraine crée l’Union de Kalmar, qui lie les trois couronnes (Suède, Danemark, Norvège). De 1389 à 1448 et de 1457 à 1463, celle-ci place la Suède sous la domination des rois danois. Le «bain de sang de Stockholm» (1520), au cours duquel des dizaines de personnalités suédoises sont exécutées, décide du destin de l’Union, qui est dissoute à la suite de la révolte des Suédois. Ceux-ci choisissent Gustave Vasa comme roi en 1523.
Les Temps modernes de la Suède
Dans une Suède redevenue indépendante, Gustave Ier Vasa (1523-1560) centralise le gouvernement, place les biens de l’Église sous le contrôle de la Couronne (1527), introduit la réforme luthérienne et rend en 1544 le pouvoir royal héréditaire. Au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, la monarchie est en mesure de mener une politique extérieure active, qui conduira durant un siècle à des conflits armés contre la Russie, la Pologne, le royaume de Danemark-Norvège, puis, durant la guerre de Trente Ans, contre les puissances catholiques d’Europe centrale. La Suède est, en revanche, l’alliée solide de la France. Après les traités de Westphalie (1648), qui lui permettent de contrôler les embouchures des grands fleuves allemands, elle connaît le «temps de la grande puissance», surtout aux dépens du royaume dano-norvégien, vaincu en 1645 et en 1658. Elle contrôle déjà la Finlande, l’Estonie du Nord et la Livonie jusqu’à Riga. À la fin du XVIIe siècle, la puissance de la noblesse est limitée, au moment où voit le jour une classe de paysans libres.
La Révolte de Gustave Vasa en Suède
En 1680, la monarchie devient absolue. La guerre du Nord (1700-1721) – à l’issue de laquelle la Suède perd, surtout au profit de la Russie, l’Ingrie, la Carélie, l’Estonie et la Livonie – affecte le pays. Les querelles des partis – Chapeaux (francophiles) contre Bonnets (moins hostiles à la Russie) – affaiblissent le gouvernement du Riksdag (assemblée de la noblesse, du clergé, de la bourgeoisie et des paysans). Gustave III (1771-1792) prend les rênes d’un pouvoir redevenu absolu en 1789. Cependant, la vie culturelle connaît un éclat exceptionnel sous son règne. Gustave IV Adolphe (1792-1809) s’oppose aux ambitions de Napoléon. C’est sous son règne que la Suède est attaquée par les Français dans ses établissements d’Allemagne du Nord, par les Russes en Finlande et par les Danois à partir de la Norvège.
L’union avec la Norvège
Après la défaite des troupes suédoises, le roi est déposé. La Suède doit abandonner la Finlande à la Russie (1809). Cependant, le maréchal français Bernadotte, élu comme héritier du trône suédois en 1810, réussit à contraindre la Norvège, détachée du Danemark, à accepter un régime d’union avec la Suède en 1814. Bernadotte, devenu roi sous le nom de Charles XIV (1818-1844), gouverne de façon très autocratique, et une opposition libérale s’élève contre lui. En 1866, le Riksdag est remplacé par un système représentatif comprenant deux assemblées, la première étant élue par les conseils municipaux, la seconde par les hommes ayant un certain niveau de revenus et de fortune. Alors que les exportations de bois se développent, l’agriculture, qui reste l’activité principale, ne peut absorber la croissance rapide de la population. Aussi beaucoup de Suédois émigrent-ils, surtout aux États-Unis. Sur le plan économique, le fer et le bois font la puissance du Norrland.
La Suède au XXe siècle
Alors que l’union avec la Norvège est dissoute pacifiquement en 1905, le gouvernement de droite, favorable à l’Allemagne au cours de la Première Guerre mondiale, doit laisser la place au Parti social-démocrate en 1917. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la Suède, sous le règne de Gustave V (1907-1950), reste fidèle à sa politique de neutralité. Toutefois, elle soutient la Finlande durant la «guerre d’hiver» (1939-1940) contre l’agression soviétique. De 1946 à 1969, avec sa majorité social-démocrate, Tage Erlander occupe la fonction de Premier ministre. Olof Palme, hormis au cours de l’intermède des partis conservateurs (1976-1982), lui succède jusqu’à son assassinat mystérieux en 1986.
La social-démocratie a fait de la Suède l’archétype de l’État-providence, à l’avant-garde des pays avancés pour toutes les conquêtes sociales. Mais la crise du «modèle suédois» (Ingvar Carlsson, successeur de Palme, perdra le pouvoir de 1991 à 1994, avant de le retrouver) pousse le pays à entrer dans l’Union européenne en janvier 1995.
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