Santa Teresa – Rio de Janeiro

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A Rio de Janeiro, les gens disent souvent : « Je suis Santa Teresa ». C’est la façon dont les habitants parlent affectueusement de leur quartier.

Visite de Santa teresa

Profitez de Santa Teresa pendant un week-end, parcourez ses montées, découvrez ses belvédères, ses courbes qui surprennent avec des vues de la Baie de Guanabara, visitez ses ateliers et, finalement, reposez-vous bercés par un chorinho dans une vraie buvette. Cependant, au milieu du climat de fête et de joie du quartier, il est aussi possible de méditer avec les bouddhistes et de voir le couvent des soeurs recluses comme si, de là haut, elles priaient pour nous.

Ouvrez votre coeur ! Affûtez tous vos sens. Allez doucement, parce que le temps ne compte pas ici. Regardez, écoutez, essayez, touchez et sentez tout ce que cet incomparable quartier peut vous offrir. Et ne soyez pas surpris si, en quittant Santa Teresa, un peu du quartier (certainement son côté plus riche et créatif) reste à jamais dans votre coeur. A ce moment-là, vous pouvez aussi dire: « Je suis Santa Teresa ».

«.Il y a cependant d’autres rues qui naissent déjà intimes, familiales, incapables de faire un pas sans que les rues voisines le remarquent. Les rues de Santa Teresa sont ainsi… » João do Rio (1881-1921)

Rio de Janeiro - Maisons du quartier Santa teresa
Rio de Janeiro – Maisons du quartier Santa teresa

Légende de Santa Teresa – Le point fort est son origine

Cette description de l’origine du quartier de Santa Teresa est de l’écrivain Rachel Jardim.

Ainsi que tant d’autres endroits au monde, Santa Teresa est née de la foi, autour d’un couvent. Comment les trois femmes qui ont inspiré sa construction le verraient-elles aujourd’hui ? Mère Jacintha de São José et Soeur Francisca, jadis appelées Jacintha et Francisca Ayres, d’origine portugaise, ont assisté à la collocation de la pierre fondamentale du couvent le 24 juin 1750. On ne sait pas au juste quand l’église et le couvent furent achevés, mais, en se recueillent au couvent, les deux soeurs participaient d’une des plus grandes révolutions de l’Histoire.

Elles adhérèrent à l’Ordre des Carmélites Déchaussées, en défi au pouvoir des Carmélites Chaussées qui, au nom de Dieu et avec l’appui de l’église, transformaient leurs couvents en cours, en éléments du pouvoir temporel. Sainte Thérèse d’Avila, révoltée avec cette situation, a déclenché une vraie guerre en 1562, dont la conséquence pratique était la création des nouveaux monastères, d’abord partout en Europe et ensuite dans le monde entier. Pour marquer le changement d’habitudes, les soeurs porteraient des sandales rustiques.

Mère Jacintha et Soeur Francisca étaient imprégnées de l’esprit et de la foi de Thérèse de Jésus pour bâtir leur couvent sur l’ancienne Colline du Desterro et pour y habiter. Les signes de Thérèse, la subversion, le recueil, la foi, la participation à travers les prières et la réflexion ont inspiré la fondation du quartier.

Après la construction de l’Aqueduc en 1723, le signe des eaux les a rejoint. Endiguées par dessus des arcs, c’était une espèce de baptême du lieu : son passage a été marqué par l’ordre, par la contention, ayant pour symbole un élément de spéciale valeur pour les cathédrales gothiques : les arcs. Des siècles plus tard, les eaux furieuses allaient se précipiter sur la ville, qui a émergé secouée par les transformations sociales mais encore fidèle à soi-même. Pendant une récente visite au couvent, j’ai parlé à une soeur, qui y habite il y a 60 ans, à propos des changements du panorama qu’on voit de là. La soeur m’a répondu avec naturalité: «Je ne fait pas attention à ces choses…» C’était une autre façon de voir. Et je me suis souvenue d’un des livres de Sainte Thérèse, qui s’appelle justement « Château Intérieur ou Demeures ».

Le quartier de Santa Teresa peut comprendre ces deux visions, celle des châteaux intérieurs et celle des châteaux extérieurs. Des vrais châteaux ont poussé partout, par dessus les forêts, en temps divers. Ecrivains et artistes sont venus ici séduits par les deux forces puissantes qui émanent du quartier: son appel à la vie intérieure et sa beauté extérieure, si évidente aux yeux. Le quartier est modelé par des éléments forts et des éléments délicats: des pierres parterre, sur les escaliers, sur les murs et les murailles; des arbres gigantesques. Et du fer forgé en grille sophistiquées, en paratonnerres aux dessins raffinés, en portails mystérieux.

Parfois c’est du Wagner, royaume de Ludwig, la mer au fonds au lieu du Rhin. Parfois, c’est un quartier caméristique, du pur Mozart. Les fados, les chorinhos semblent venir de l’air, chantés par des anges. Sinueux, en lui on s’y perd et on se rencontre à tour de rôle. Impasses dans des impasses, sentiers, collines. Pour être regardé et guetté, convoité à distance, difficile à trouver, cherché avec ardeur. Et retrouvé tous les jours. Ile, colline ou promontoire ? Il se transforme au fil du jour et transforme la ville en bas. Le soir, tout s’égale, les lumières d’en bas et les lumières du haut s’entrelacent. Une brise maritime s’insinue et il semble que nous allons dans la mer. Parce que le quartier se balance comme si cinglant les eaux, il semble se mouvoir d’un coté à l’autre. Cependant, nous avons enregistré en lui la foi et nous nous réservons le droit de rester, tout en regardant le monde énorme ». Cette description de l’origine du quartier de Santa Teresa est de l’écrivain Rachel Jardim.

La bohème - Tramway de Santa Teresa
La bohème – Tramway de Santa Teresa

Suggestion d’un Itinéraire pour le Week-end à Santa Teresa

1- Gare du Tramway

Montez au quartier pittoresque de Santa Teresa, prenez le petit train jaune à la station derrière l’immeuble de la Petrobras, à la rue Lélio Gama, 65, au Centreville, à laquelle on arrive par L’Avenue Chile ou par la rue Senador Dantas. Soyez patient, parce que les tramways partent toutes les 30 minutes. Ils commencent à circuler à 6:00h et s’arrêtent à 22:00 heures. Ils sont les derniers tramways de Rio de Janeiro, des survivantes d’une époque romantique. Deux lignes servent Santa Teresa: Paula Matos et Dois Irmãos, qui circulent sur les Arcs de la Carioca pour arriver en haut de la colline, redoute d’artistes.

2- Premier Arrêt : Gare Curvelo

Devant la station il y a un belvédère d’où il est possible de voir toute l’ étendue et la beauté de la Baie de Guanabara. Si vous voulez, continuez le voyage et prenez contact avec le quartier, voyez ses ruelles, admirez ses maisons et les belles demeures entourées de jardins. Si vous restez au Curvelo, suivez à la rue Rua Murtinho Nobre et visitez une des ses meilleures attractions.

3- Parc des Ruínas : Rua Murtinho Nobre, 169

Il s’agit surtout d’un magnifique belvédère du quartier de Santa Teresa ayant la ville à ses pieds. Un panorama total et bienvenu – dû à la proximité de ce point d’observation – , de l’entrée de la BARRA, des immeubles modernes et des immeubles historiques du centreville, depuis la Gare Pedro II. Toute la côte depuis l’Aéroport Santos Dumont jusqu’à Urca. Juste en bas, tout près, le Couvent et l’Eglise des Carmélites et les Arcs de la Carioca. On pourrait presque les toucher. Le parc, ouvert au public, est ce qui reste du Palais Murtinho Nobre, où habitait Laurinda Santos Lobo. Cette maison fut un des salons les plus effervescents de la vie sociale et culturale carioca des années 20 jusqu’à 1946, quand l’hôtesse est décédée.

Surnommée la « maréchale de l’élégance » par le chroniqueur João do Rio, Laurinda réunissait des intellectuels et des artistes dans les magnifiques dépendances du palais, alors reformé à sa façon. Ces fêtes ont inspiré le compositeur Villa-Lobos dans la pièce « Quatuor – Impressões da Vida Mundana ». Maintenant, pour revivre la culture qu’y régnait, le parc abrite dans son intérieur une salle d’expositions et un auditorium pour 100 places, où l’on remarque une fenêtre horizontale qui encadre parfaitement l’ensemble du Pain de Sucre et de la Colline de l’Urca. En plein air sont présentés des spectacles de musique pendant les week-ends et une programmation pour les enfants les dimanches matin.

4- Avez- vous faim ? Déjeunez au quartier. Il y a des bonnes options.

Tous les jours, pour déjeuner et dîner. Incontournable: la viande séchée au soleil, qui est servie garnie de farine de citrouille, manioc et l’ indispensable beurre fondue. Le agneau cuit au four est aussi très bon, ainsi que les batidas, une spécialité de cette maison, qui a amené à Santa Teresa la saveur du Nord-est.

5- Centro Cultural Laurinda Santos Lobo

Ce Centre Culturel a été inauguré en 1979, dans une admirable demeure du quartier. Il a une salle de vidéo, trois salles d’exposition, un auditorium et une collection de photos à propos de Laurinda Santos Lobo. Laurinda a été une femme très spéciale, qui a amené du charme et de la gaieté à Santa Teresa au début du siècle, avec ses soirées qui réunissait des étoiles de la vie culturelle internationale, comme Villa-Lobos et Isadora Duncan, pour ne mentionner que ces deux-là.

6- Musée Chácara do Céu

Raymundo Ottoni de Castro Maya (1894-1968) a été un homme d’affaires de succès qui a participé de la vie culturelle de la ville en tant que mécène, collectionneur et défenseur du patrimoine culturel et naturel. Castro Maya a hérité la Chácara do Céu en 1936. La construction de la résidence actuelle a été projetée par l’architecte moderniste Wladimir Alves de Souza en 1957. Elle abrite un musée, dont la collection rassemble d’importantes oeuvres d’ art moderne, surtout de Portinari, Bandeira, Di Cavalcanti, Guignard, Picasso, Matisse et Dalí. Peintures, aquarelles et gravures sur le Brésil du XIXème siècle, faites par des voyageurs tels que Debret, Rugendas et, en outre la collection Brasiliana, du mobilier et des objets décoratifs.

 

7- Eglise et Couvent de Santa Teresa

Messe tous les dimanches à 8:00h. Responsables du nom du quartier, le couvent et l’église, dans tous les détails, préservent l’isolement des soeurs, même pendant la messe, seule occasion de connaître l’intérieur de l’ église, puisque le couvent n’est pas ouvert aux visites publiques. L’Ordre des Carmélites Déchaussées est contemplative et ses religieuses vivent en isolement, avec très peu de contact avec le monde extérieur, en toute simplicité et humilité, sans les conforts modernes les plus élémentaires.

8- Eglise Orthodoxe Santa Zinaida

En prenant le tramway Paula Matos, on débarque à l’angle des rues Paschoal Carlos Magno avec Monte Alegre, après avoir téléphoné pour bien se certifier qu’il est le bon dimanche pour la célébration de la messe, puisque l’église n’est pas ouverte aux visites. Le rite est le grec-orthodoxe. Sacrée en 1937, ses principales caractéristiques sont l’architecture et les murs internes peintes avec des motifs byzantins.

9- Temple Bouddhiste

Temple aux lignes architectoniques droites, avec, dans son intérieur, d’amples salles de réception et de méditation avec l’image du Bouddha dominant le lieu. A l’extérieur, le temple est entouré par un jardin, où l’on remarque le monument de Sidharta Gautama assis.

Si vous êtes en retard et rencontrez les églises et les temples fermés, ça n’a pas d’importance. Allez aux Paineiras. La circulation de véhicules est interdite les week-end et la route se transforme en un sanctuaire écologique et sportif. Venez marcher avec les cariocas. Pendant le parcours, vous allez rencontrer plusieurs cyclistes et coureurs. Si vous avez envie, et vous êtes munis de vos vêtement de bain, prenez une douche forte dans une des quatre cascades au long du chemin. Au retour, déjeunez; il y a encore d’autres restaurants où essayer la cuisine de Santa Teresa.

 

10- Musée Casa de Benjamim Constant

Une maison de ferme où habitait Benjamim Constant Botelho de Magalhães, introducteur du positivisme au Brésil, meneur du Mouvement Républicain et premier Ministre de la Guerre. Il a fondé et dirigé pendant plusieurs années l’Institut des Enfants Aveugles. Sa résidence a été transformée en musée et complètement restaurée. Elle présente le décor, les meubles, des objets, des livres, des documents et des photos de l’archive personnelle du patron du musée.

Marchez par la rue Paschoal Carlos Magno, par un morceau de la rue Almirante Alexandrino ou de la Hermenegildo de Barros, pour admirer les maisons et visiter plusieurs collections d’art plastique. Cherchez une plaque à la porte qui indique que la maison en question partie du projet «Portes Ouvertes». Vous allez identifier ces maisons partout dans le quartier.

Il fait déjà nuit

Ne vous trompez pas, même un dimanche, la nuit frémit à Santa Teresa. Ainsi, allez voir la Place des Neves. Un des plus beaux ensembles architectoniques de la région, la Place a des bars qui offrent de la musique, une bière bien froide et d’excellents amuse-gueules. Et maintenant, allez-vous dire aussi Je suis Santa Teresa »?

 

 

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