Zimbabwe
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Histoire du Zimbabwe

En 1965, la minorité blanche, l’histoire du Zimbabwe est en marche : refusant de se soumettre à la volonté des autorités britanniques, pour qui l’accession des Noirs au pouvoir constituait la condition préalable à l’indépendance, proclama l’indépendance de la Rhodésie. Une longue guérilla – qui fit près de 15 000 morts –, ajoutée à la pression de la communauté internationale, contraignit le gouvernement à partager une partie du pouvoir en 1979. Engagées sous l’égide de Londres, les négociations ont débouché sur un cessez-le-feu et sur le rétablissement provisoire de l’autorité britannique jusqu’à l’arrivée de la majorité noire au pouvoir (1980).

Zimbabwe
Zimbabwe – Drapeau

Premiers occupants du Zimbabwe et colonisation

Les ruines retrouvées près de Masvingo attestent l’arrivée de peuples bantous à partir du Ve siècle de notre ère – le pays du Zimbabwe tire son nom des mots bantous zimba («maison») et mabgi («pierres»). Cette vague a repoussé les Bochimans vers le désert. Parmi les traces laissées par les anciennes civilisations, les plus importantes ont été retrouvées sur le site de Zimbabwe, d’où rayonna l’empire du Monomotapa, fort du commerce du cuivre, de l’or et de l’ivoire.

L’attitude des Portugais (arrivés au XVIe siècle), dans un premier temps pacifique, va vite se durcir; les Européens supplantent les musulmans swahilis qui tenaient les rênes du commerce des minerais et de l’or. En 1855, l’Anglais David Livingstone découvre les chutes Victoria. Quatre ans plus tard, Robert et John Moffat fondent le premier établissement européen. L’installation massive de Blancs remonte à 1890, avec l’arrivée de la Pioneer Column – conduite par Leander Starr Jameson –, branche de la British South Africa Company de Cecil Rhodes. Venant d’Afrique du Sud, les Britanniques étaient à la recherche d’or et de terres, qu’ils vont acquérir parfois par traités, la plupart du temps par vagues de conquête.

Des «réserves africaines» sont légalisées en 1908. En 1911, la Rhodésie du Nord (future Zambie) se détache de ce qui deviendra la Rhodésie du Sud en 1923 (actuel Zimbabwe). Toutefois, pour toutes les affaires constitutionnelles et les problèmes relatifs à la population africaine, les décisions étaient prises en dernier ressort par les Britanniques. En 1953, la Rhodésie du Sud fut réunie à la Rhodésie du Nord et au Nyassaland, formant la Fédération de Rhodésie et Nyassaland avec Salisbury (qui deviendra Harare en 1982) pour capitale. En 1961, le dirigeant nationaliste Joshua Nkomo crée la Zimbabwe African People’s Union (ZAPU); l’année suivante est constituée la Zimbabwe African National Union (ZANU) de Robert Mugabe. En 1963, après l’instauration de gouvernements noirs en Rhodésie du Nord et au Nyassaland (futur Malawi), la Fédération fut dissoute.

Devant l’impossibilité de parvenir à un accord avec les Britanniques sur le problème de la participation des Noirs au gouvernement en cas d’accession à l’indépendance, Ian Smith, Premier ministre rhodésien, proclama unilatéralement l’indépendance (11 novembre 1965). Une Constitution garantissant aux Blancs le contrôle du gouvernement fut alors adoptée.

L’Afrique du Sud fut le seul pays à reconnaître la colonie sécessionniste, qui pouvait également compter sur le soutien indirect du Portugal de Salazar, présent au Mozambique et en Angola. En 1969, après un nouvel échec des négociations avec les Britanniques, une Constitution excluant toute idée d’accession des Noirs au pouvoir fut adoptée, et une République de Rhodésie, sur le modèle de l’Afrique du Sud, fut proclamée en mars 1970.

De la République de Rhodésie au Zimbabwe

Tout au long des années 1960 et 1970, en dépit de l’exil ou de l’emprisonnement de leurs principaux dirigeants, les groupes nationalistes ont continué à lutter pour qu’une plus grande place leur soit faite dans les affaires du pays. Au milieu des années 1970, surtout après l’indépendance et l’accession au pouvoir d’un régime progressiste au Mozambique, la guérilla, dirigée contre les fermes blanches et les nœuds de communication, s’est intensifiée. En 1978, Ian Smith, souhaitant mettre fin à la guerre civile, entama des négociations. Avec trois représentants nationalistes – l’évêque Abel Muzorewa, le révérend Ndabaninge Sithole et le chef Jeremiah Chirau –, il forma un gouvernement transitoire de coalition. Le principe du scrutin au suffrage universel fut retenu pour la première fois à l’occasion des élections d’avril 1979, et Mgr Muzorewa devint le premier chef de gouvernement noir du pays.

Les chefs nationalistes Joshua Nkomo et Robert Mugabe, qui s’étaient unis pour former le Front patriotique, refusèrent de participer à l’accord de règlement interne, ce qui entraîna une poursuite de la guérilla. À l’automne 1979, les dirigeants des différentes factions, réunis à Londres, parviennent à un accord sur le principe d’une nouvelle Constitution, prévoyant la réduction du nombre de sièges réservés aux Blancs. Le gouvernement Muzorewa abrogea la déclaration unilatérale d’indépendance de 1965. Le territoire s’est alors retrouvé sous administration britannique provisoire du 12 décembre 1979 au 18 avril 1980, date à laquelle le Zimbabwe a accédé à l’indépendance totale et définitive.

Carte du Zimbabwe
Carte du Zimbabwe

Le tournant des années 1980

À l’indépendance, le nouveau gouvernement se devait de résoudre de nombreux problèmes, à commencer par celui des populations déplacées par la guerre (près d’un million de personnes). Robert Mugabe engagea une politique de rapprochement avec la population blanche et prit des mesures visant à améliorer l’éducation et la santé; il releva les salaires les plus bas. Mais le succès de sa politique était rendu incertain par des tensions croissantes entre ses partisans et ceux de Joshua Nkomo. La ZANU-PF et la ZAPU fusionnèrent en 1988, réduisant les tensions dans le Matabélé, le fief des Ndébélés. En 1990, l’état d’urgence, en vigueur depuis vingt-cinq ans, fut levé. Face au népotisme du président Robert Mugabe (réélu en mars 1996), à la corruption généralisée, à la stagnation de la croissance (4,5 %) [1994] et à la remontée de l’inflation (22 %) [1994], le mécontentement social croissant se traduisit dès 1996, par de violents mouvements de protestation.

Gagnant progressivement toutes les couches sociales, il connut son point culminant en juillet-août 1997 avec la « révolte » des anciens combattants qui réclamaient le paiement de leurs pensions. Afin d’apaiser le malaise général, R. Mugabe décida, dans un premier temps, d’augmenter les avantages financiers des anciens combattants. Cependant, l’incidence qu’aurait pu avoir cette mesure sur le déficit budgétaire global, eut pour conséquence le report du prêt accordé par le FMI. Le président R. Mugabe dut alors faire face à une situation de plus en plus critique.

En 1999, le Zimbabwe, impliqué dans l’exploitation des richesses minières du Katanga, demeura, après le retrait du Tchad et du Soudan, et le faible engagement de l’Angola et de la Namibie, le seul allié du président congolais, Laurent-Désiré Kabila, dans le conflit qui l’opposait aux rebelles soutenus par le Rwanda et l’Ouganda. Toutefois, l’enlisement du processus de paix, depuis la signature des accords de Lusaka, et le maintien sur le territoire congolais de plus de 11 000 hommes, menaçaient de précipiter le pays dans une nouvelle crise économique. En effet, la révélation du coût réel de la guerre en République démocratique du Congo, estimé à un million de dollars (six millions de francs) par jour, soit près de 5,5 % du PIB, dissuada une nouvelle fois le FMI de verser l’aide financière (193 millions de dollars) qu’il avait décidé d’accorder au pays quelques mois auparavant, position également adoptée par la Banque mondiale, qui gela le versement de 140 millions de dollars (840 millions de francs).

Enfin, une épidémie de choléra, la progression constante du chômage, de nouvelles affaires de corruption touchant les plus hautes sphères du pouvoir, de mauvaises conditions climatiques responsables de mauvaises récoltes et une tardive réforme agraire, ravivèrent le mécontentement social déjà latent. Ainsi, pour la première fois en vingt ans de pouvoir et à quelques semaines des élections générales, le président Mugabe essuya un échec électoral lors du référendum sur la nouvelle Constitution, organisé en février 2000. Malgré la promesse d’une redistribution des terres, dont les plus fertiles demeuraient aux mains des agriculteurs blancs, 54,6 % des votants rejetèrent le nouveau texte destiné à consolider les pouvoirs présidentiels. À deux ans du prochain scrutin présidentiel (avril 2002), la National Constitution Assembly, soutenue par une opposition mieux structurée, les Églises et les syndicats, dont le Mouvement du changement démocratique (MDC), fondé et dirigé par le principal rival du président Mugabe, Morgan Tsvangirai, apparaissait comme une possible alternative politique.

En avril, l’adoption d’une loi permettant l’expropriation sans dédommagement des fermiers blancs toujours propriétaires de 70 % des terres de l’ex-Rhodésie encouragea les anciens combattants de la guerre d’indépendance à s’approprier ces terres en les occupant par la violence. Onze personnes, deux fermiers blancs et onze Noirs y perdirent la vie. À quelques mois des prochaines élections, le durcissement du régime à l’égard des opposants et plus particulièrement l’attitude du président Mugabe, qui encourageait ces expropriations, furent dénoncés par la communauté internationale.

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