Ça m’a longtemps fait râler, le tourisme et les touristes (surtout les touristes). Pourquoi ? Une tonne de CO2 le vol Paris – New-York, le bétonnage des plages, les gens qui restent au bord de la piscine pendant toutes leurs vacances à Djerba, etc. Je vous l’avais dit, j’aime bien râler.
Et puis, il y a peu, j’ai découvert le tourisme responsable (ou solidaire).
Pourquoi voyager autrement ?
Alors au départ j’appelais ça le tourisme équitable, ou tourisme durable, mais en fait ces appellations font références à deux branches du tourisme responsable. Ne mélangeons pas les torchons et les serviettes.
Qu’est-ce que le tourisme responsable ? J’ai déjà écrit un petit article sur le sujet, en guise de définition, mais ici je voudrais retranscrire un peu mieux les enjeux et les conséquences de cette démarche.
Quels sont les enjeux du tourisme responsable ?
La production de richesse. Vous l’auriez sans doute deviné. On voyage en effet rarement gratuitement, et l’argent va bien quelque part. Oui mais où ? À qui ? Au bout de la chaîne il y a des populations qui voient leur environnement direct modifié, parfois pressuré par le tourisme. Elles doivent faire un effort d’adaptation et accepter d’accueillir des étrangers sur leur lieu de vie. Pourquoi ne pas les rétribuer justement pour leurs efforts ?
L’implication des populations locales. Si on commence à penser aux populations locales, on peut aussi se demander s’il est bien juste de leur imposer l’effort que représente l’accueil des touristes sans les consulter. Que faire ? Le tourisme responsable propose de leur faire prendre part au développement du tourisme, de leur donner le choix et la parole. Certaines démarches de tourisme responsable émanent même directement des populations concernées.
La protection de l’environnement. Quant on voyage, ce n’est généralement pas pour aller admirer la déchetterie voisine. Ce serait donc dommage de laisser ce paysage aux suivants, et ce serait également bien mal remercier ceux qui nous ont accueillis.
Dans certains cas, la protection de l’environnement est même au centre de la démarche de tourisme responsable.
L’expérience des touristes. Pourquoi part-on ? Chacun a sa raison mais les « touristes responsables » partent surtout pour le contact humain, l’enrichissement culturel (et pas besoin pour ça d’aller au musée) et la satisfaction d’avoir vu quelque chose d’extraordinaire. Ce serait dommage dans ce cas de rester au bord de la piscine à se faire bronzer les doigts de pied ! Pour cette raison, les démarches de tourisme responsable sont souvent axées sur la rencontre avec les populations visitées, voire même sur des missions concrètes pour et avec ces populations.
Quelles conséquences pour le « touriste responsable » ?
Le coût. Ah, la réponse qu’on n’a pas envie d’entendre ! Mais forcément, si la prestation est de qualité, que la population locale est justement traitée (rémunération et implication) et que l’environnement est respecté, il faudra en payer le prix.
Si vous êtes déjà passé au bio et aux produits commerce équitable, vous le savez sans doute, le budget s’adapte. Il suffit pour cela de retrouver le goût des choses simples et de renoncer au superflu. Préférez le plus souvent un week end chez des amis en Provence aux coups de soleil à Ibiza. Préférez également le train ou le covoiturage à l’avion. Non seulement vous économisez pour votre prochain voyage « responsable » mais en plus vous êtes gagnant du côté des émissions de CO2.
Que demander de plus ?
L’organisation. Trouver le bon voyagiste, le bon hôtel, se renseigner, …
Pour vous aider dans vos recherches vous avez mon article sur les labels du tourisme responsable, mais également le site Voyageons Autrement, le Guide du Routard du tourisme durable (si, si, ça existe), le site Voyages Pour La Planète et bien d’autres guides version papier (Lonely Planet, Le Petit Futé, etc).
La préparation. C’est décidé, vous partez faire du tourisme responsable ? Félicitations, vous allez vivre une expérience hors du commun _ à condition de bien vous préparer. Prenez le temps de vous renseigner sur le pays que vous allez visiter, sur ses traditions, sa langue, son climat, etc. Ces recherches vous seront d’autant plus utiles si vous avez prévu beaucoup de contacts avec la population locale.