Voilà, en deux lignes c’est un peu l’histoire de ma vie en ce moment. Je n’avais pas exactement prévu ces conséquences quand j’ai accepté mon stage de chef de projet web à Guangzhou …
En fait ça faisait quelques mois que je m’étais donné quelques grands principes parmi lesquels :
« Non à l’eau en bouteille »
« Non à la climatisation électrique »
« Oui aux aliments frais et aux productions locales »
« Oui au tri sélectif »
En France, aucun problème, c’était facile de suivre ces règles sans même avoir à y réfléchir.
24h de vol et x mille kilomètres plus tard, c’est une autre affaire.
Pour résumer, dire non à l’eau en bouteille, ça revient à boire l’eau du robinet. Ce qui, en Chine, est un énorme pari à faire sur vos intestins.
Dire non à la climatisation électrique, c’est possible quand les habitations sont prévues pour faire face aux grosses chaleurs. La maison de mes grands-parents, par exemple, a des murs très épais et est naturellement sombre, pour éviter que la chaleur rentre. En Chine, la qualité de construction est à peu près le dernier souci des promoteurs immobiliers et les immeubles ont des murs en carton.
Dire oui aux aliments frais et produits localement en Chine c’est presque aussi risqué que de boire de l’eau du robinet. Les scandales alimentaires et environnementaux sont monnaie courante, à tel point que depuis mon arrivée je n’ai pas touché à une seule goutte de lait chinois. Les yaourts c’est Danone et pas autre chose. Pour les produits d’hygiène, pareil, je ne peux pas faire pas confiance aux marques chinoises.
Oui au tri sélectif. En France, bien sûr, mais en Chine c’est tout au plus une vaste plaisanterie.
Dans toutes les rues on trouve des panneaux incitant à la propreté et au tri sélectif, mais pas une poubelle de tri à l’horizon. Et j’ai cherché ! En fait si, les seules poubelles adaptées au tri que j’ai vues étaient dans le quartier le plus huppé et le plus occidental de la ville. C’est tellement rare …
J’aurais pu m’effondrer, pleurer de désespoir et prendre le prochain avion pour rentrer à la maison.
Ç’aurait été un peu bête, on ne visite pas la Chine tous les jours …
J’ai donc persévéré et, passée le choc des cultures, j’ai découvert que je pouvais tout simplement adapter mes principes.
J’ai toujours été contre les emballages inutiles, d’où mon animosité vis-à-vis des bouteilles d’eau. En Chine, j’ai redécouvert la gourde ! Tout le monde en a une ici, et il est très facile de la remplir régulièrement grâce aux nombreuses fontaines d’eau potable qu’on trouve dans les lieux publics. Écolo en Chine, première victoire !
Dire non à la climatisation c’est la plupart du temps impossible. Il fait 38°C, les murs n’isolent rien du tout et je travaille dans un bureau garnie d’une graaaande baie vitrée (idée de génie des architectes : la vue est magnifique et à midi il fait 40°C).
La règle que j’applique c’est donc simplement de ne pas en faire trop : la clim est à 30°C et pas à 20°C. Lorsque la température baisse en soirée, je la coupe. Lorsque par miracle on a une journée à moins de 35°C, j’essaye de faire sans.
En ce qui concerne la nourriture et les scandales alimentaires, le mieux que j’ai pu faire était de me renseigner. J’évite soigneusement les produits chinois « à risque » et j’ai décidé d’accorder une confiance relative aux autres. Je vous avoue tout de même que je ne serais pas fâchée de rentrer en Europe …
Pour le tri, pareil, je ne peux pas faire grand-chose. Il y a tout de même des poubelles publiques qui font le tri entre les déchets recyclables et les autres, je les utilise. En promenade ou quand il n’y a pas de poubelle à proximité, je garde mes déchets dans un sac plastique plutôt que de les jeter n’importe où. En bref, je respecte mes principes autant que possible.
Voilà donc mes tribulations de bloggeuse écolo en Chine, j’espère que ce récit vous aidera pour vos prochains voyages !
Pour résumer, ce que je fais et que je vous conseille de faire c’est :
– Être observateur et adopter les solutions locales
– Réduire les dégâts au minimum
– Respecter ses principes autant que possible