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Ville de Bourges

L’origine de Bourges, l’ancienne Avaricum, capitale de la tribu gauloise des Bituriges Cubi, est de loin antérieure à la conquête romaine (en 52 av. J.-C.). Ce site en hauteur, aux grandes qualités défensives, bordé de marais et de cours d’eau, fut occupé dès la haute antiquité; il domine le confluent des rivières de l’Yèvre et de l’Auton, et dès les VIe-Ve siècles avant notre ère, devient l’un des carrefours d’un vaste réseau de communications et d’échanges qui relie les économies continentale et atlantique d’une part, et méditerranéenne d’autre part (commerce du vin).

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Histoire de la ville de Bourges

Au Ve siècle et pendant une partie du IVe siècle av. J.-C., le monde celtique connaît une profonde mutation. C’est une aristocratie guerrière qui domine désormais la société, et qui fonde son pouvoir sur l’économie agricole. Tite-Live (59 av. J.-C. – 17 apr. J.-C.) situe vers 600 av. J.-C. les expéditions celtiques décidées par Ambigat, roi biturige, et conduites par les deux neveux de ce dernier vers l’Europe centrale et l’Italie.

La ville gallo-romaine

Après la conquête d’Avaricum (Bourges) par César, une nouvelle organisation administrative et politique de la Gaule est mise en place par les Romains (sous le règne d’Auguste, de 27 av. J.-C. à 14 apr. J.-C.): les Bituriges sont placés au sein de la province d’Aquitaine dont la Loire donne la limite au nord, et Avaricum en devient la capitale. La création d’un nouveau réseau routier la met en liaison avec Orléans, Limoges, Clermont-Ferrand.

Au cours du Ier siècle apr. J.-C. et du début du IIe siècle, la ville de Bourges est modelée selon un schéma inspiré de l’urbanisme romain. En quelques décades, un impressionnant projet urbain est réalisé: portiques, fontaines, amphithéâtre, basilique, thermes, aqueducs sont édifiés. Dans la seconde moitié du IVe siècle, pour protéger Bourges des invasions barbares, une puissante fortification de 2,4 km modifie la physionomie de la cité en rompant avec l’urbanisme ouvert du Haut-Empire. Cette muraille englobe une grande partie de l’agglomération gauloise au temps de son indépendance.

Ce système défensif restera celui de la ville jusqu’à la fin du XIIe siècle; à cette époque sont bâties de nouvelles fortifications, dites de Philippe Auguste.

Christianisme et invasions

Au début du Ve siècle, le christianisme est solidement implanté, et un premier ensemble épiscopal prend naissance dans la ville de Bourges intra-muros, entraînant dans son sillage l’éclosion de nombreux monastères et églises. C’est autour de certains établissements religieux extérieurs que vont se développer de petites agglomérations d’où se fera le redéploiement urbain au XIe siècle.

À partir de 740, Avaricum, devenue Biturigae, subit les effets d’une longue rivalité entre les ducs d’Aquitaine et les rois francs, qui se disputent le Berry. En 762, Pépin le Bref s’empare de la ville et y fait édifier un palais. Après une courte accalmie, la région dévastée change à nouveau de mains, en 843 et 852. Au milieu du Xe siècle, le Berry est divisé en deux: le Haut-Berry est rattaché à la Francia, le Bas-Berry à l’Aquitaine. Parallèlement aux appétits des princes, Bourges voit également déferler Normands et Hongrois qui commettent bien des pillages.

Le renouveau urbain

Au Xe siècle, Bourges connaît un nouvel essor. Le redéploiement urbain s’effectue à partir des bourgs qui se sont lentement formés autour de fondations religieuses hors des murs, et autour desquels se groupe tout un peuple d’artisans, de commerçants et d’agriculteurs; ce dynamisme retrouvé aboutit, au XIIIe siècle, à la construction de l’église Saint-Bonnet, qui devient le centre de cette nouvelle paroisse.

La vicomté de Bourges est réunie au domaine royal en 1100, et la ville, rachetée par le roi Philippe Ier (1060 – 1108), devient une des toutes premières cités du royaume. Ce nouveau statut politique et l’expansion de la cité incitent les Capétiens à élever une nouvelle enceinte, quatre fois plus vaste que la précédente, et dont le tracé est resté jusqu’à nos jours inscrit dans le paysage urbain, notamment par la ceinture des boulevards. Le système défensif est complété par un impressionnant donjon circulaire, la Grosse Tour, qui vise à affirmer le pouvoir royal face à l’Aquitaine toute proche, alors possession anglaise. Les anciens remparts gallo-romains, qui perdent leur fonction militaire, vont servir l’édification de maisons, de palais ou de sanctuaires : palais ducal, église Notre-Dame de Sales, cathédrale Saint-Étienne (chevet), palais Jacques-Cœur, hôtel des Échevins, hôtel Lallemant…

Prospérité et rayonnement artistique

À partir du XIIe siècle, avec l’industrie et le commerce du drap, la ville de Bourges bénéficie d’une nouvelle prospérité qui ne faiblira pas avant la fin du XVe siècle; la reconstruction de la cathédrale, à partir de 1195, en est l’illustration la plus parlante. Au cours de cette longue période, Bourges s’enrichit de nombreuses églises (Saint-Médard, Notre-Dame-du-Fourchaud) et des ordres religieux nouveaux s’implantent: jacobins, cordeliers, augustins. Dans la ville basse, proche des cours d’eau, se concentrent les moulins à foulon, les ateliers de tissage et de teinture, tandis que la ville haute est le siège du pouvoir.

Pendant la seconde moitié du XIVe siècle et le XVe siècle, Bourges connaît l’ultime phase de son apogée. Le duc Jean de Berry, frère du roi Charles V, a pour ambition d’élever la ville au rang de capitale. Bourges devient un foyer d’essor intellectuel et de création artistique, son rayonnement est européen. Malgré la situation dramatique du pays pendant la guerre de Cent Ans, la cité maintient une relative prospérité. Siège d’un archevêché et de plusieurs conciles, elle devient la résidence du roi Charles VII (surnommé par dérision le «roi de Bourges»). Jacques Cœur (1395-1456), marchand à la tête d’un réseau commercial international et grand argentier du roi, est un mécène brillant et intelligent. En 1463, Louis XI fonde l’université. À cette époque, quelques hôtels ou palais sont édifiés, tous sur les fondations de l’ancienne muraille gallo-romaine: le palais ducal de Jean de Berry et la Sainte-Chapelle, le palais de Jacques-Cœur.

L’amorce du déclin

En 1487, un gigantesque incendie ravage un tiers de la ville. La reconstruction progressive, aux XVIe et XVIIe siècles, s’accompagne d’une réorganisation de l’espace: de vastes demeures (l’hôtel Lallemant, l’hôtel Salvi, l’hôtel Cujas) créent au cœur de la cité un secteur aéré, doté de cours et de jardins, qui s’oppose au tissu dense hérité de l’urbanisme médiéval.

Au XVIe siècle, le marasme économique, aggravé par les guerres de Religion, se manifeste par l’effondrement de l’industrie drapière concurrencée désormais par l’Europe du Nord. La bourgeoisie se retire des affaires pour investir dans les terres. Au XVIIe siècle, la richesse de Bourges est essentiellement fondée sur l’agriculture.

L’effervescence ligueuse de la Contre-Réforme, aiguisée en partie par le lieutenant Claude de la Châtre et son successeur, Henri II, prince de Condé, engendre un renouveau des ordres et de nombreux établissements religieux sont édifiés (carmélites, visitandines, minimes, jésuites, ursulines). Après 1681, la construction du palais des Archevêchés (actuel hôtel de ville) et du grand séminaire (actuelle cité administrative) modifie l’aspect de la ville, de même que le comblement des fossés pour la création d’une esplanade plantée d’arbres, voulue par Séraucourt en 1693. La démolition de la Grosse Tour, de l’amphithéâtre romain et d’une partie des fortifications médiévales laisse de la place ensuite aux boulevards et aux promenades. À la veille de la Révolution, Bourges est en pleine stagnation démographique (15[nutau]000 habitants) et l’industrie n’est vraiment représentée que par la manufacture de toiles peintes.

Bourges Ville - Carte
Bourges Ville – Carte

Bourges ou l’émergence de la ville industrielle

Dès le début du XIXe siècle, cependant, la courbe démographique est en hausse continue; l’accélération de la hausse de 1866 à 1901 mène la population berruyère de 27 000 à 46 550 habitants. C’est en particulier sous la monarchie de Juillet (1830-1848) que la situation économique de Bourges s’améliore. Une volonté de libéralisme visant à faire de Bourges une grande métropole agricole se fait jour et contribue à la création d’établissements agricoles en donnant l’impulsion à l’implantation d’industries locales. Dès 1819-1822, la création du canal du Berry facilite un premier désenclavement, tant recherché les deux siècles précédents. En 1847, le chemin de fer accélère ce processus; la gare est définitivement construite en 1853. Le faubourg d’Auron, au sud-ouest de la ville, devient un quartier actif à proximité du canal du Berry qui favorise l’implantation d’industries. Il est complété par un bassin de débarquement des marchandises et par des abattoirs en 1864.

À proximité de la grande fonderie de Mazières, établie en 1846, un premier quartier ouvrier prend naissance, non loin du canal. À partir de 1837, un vaste complexe industriel d’armement est mis en place au sud-est de la ville. Ainsi, la vie urbaine s’organise autour de trois grandes zones d’activité: la gare, le secteur d’Auron-Mazières, le complexe militaire. Pour raccorder ces trois zones entre elles ou avec le centre, d’importantes opérations de voirie sont réalisées et des boulevards sont percés. L’habitat bourgeois gagne du terrain entre la cathédrale, la caserne et l’hôpital militaire, tandis que les ouvriers sont rassemblés sur les lieux de travail. La fin du XIXe siècle est marquée par diverses réalisations, notamment la construction de banques, d’écoles laïques et du marché couvert.

Au cours des deux guerres mondiales, l’industrie de l’armement constitue la principale activité industrielle berruyère, mais la création en 1932 d’une usine d’aviation devient un second facteur de développement. Déclarée ville ouverte en 1940, Bourges est préservée des destructions. En 1953, un nouvel élan est assuré par l’installation de Michelin, et une grande partie de la population rurale vient s’installer en ville.

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