Le bouddhisme avait déjà été importé de Chine et la culture chinoise avait exercé une profonde influence sur le Japon quand l’empereur Kammu, désireux d’échapper à l’emprise des moines de Nara, décida, après une installation provisoire (784-794) à Nagaoka, de transférer sa capitale sur le site de l’actuelle Kyoto.
Kyoto : la nouvelle capitale de l’Empire
La cité nouvelle, Kyoto ou Heian-kyo («Capitale de la paix»), reproduisait le plan de la capitale chinoise des Tang, Chang-han. Elle s’étendait sur 4,5 km d’est en ouest, et sur 5,1 km du nord au sud.
L’époque Heian
Pendant les quatre siècles de l’époque Heian (794-1192), la société aristocratique allait se rassembler autour de la cour impériale. Elle anima une remarquable floraison artistique mais, pendant la plus grande partie de cette période, il fut interdit de construire des temples bouddhistes dans la capitale, à l’exception des temples impériaux de To-ji et de Sai-ji.
Les constructions majeures de ces premiers siècles de l’histoire de Kyoto sont les deux sites de pèlerinage shinto, le Kamowakeikauchi-jinja et le Kamomioya-jinja, les deux temples impériaux Kyo-o-gokuku-ji et Kiyomizu-dera , ainsi que l’Enryaku-ji. Les deux grands temples bouddhistes Daigo-ji et Ninna-ji sont très représentatifs de la première période de Heian.
Le début du dernier tiers du XIIe siècle vit le Japon se diviser en clans militaires qui entrèrent en luttes continuelles. Kyoto eut particulièrement à souffrir de la rivalité entre les Taira et les Minamoto. Ces troubles étaient d’autant plus durement ressentis que, selon la doctrine bouddhiste, le monde était entré dans la phase mappo (les dernières années de la loi religieuse): l’accroissement de la ferveur des fidèles qui en résulta est à l’origine de la construction de nombreux temples, dont le Byodo-in et l’Ujigami-jinja.
La guerre civile, qui fit rage à partir de 1180, vit, notamment après la défaite des Taira dans la bataille navale de Dan-no-Ura en 1185, les Minamoto installer un régime militaire, de nature féodale.
Le temps des guerres civiles
En 1192, le chef du clan Minamoto, Yoritomo, se fit nommer shogun (dictateur militaire) par l’empereur et établit son gouvernement à Kamakura; la cour impériale resta, elle, à Kyoto. La cité retrouva son importance politique au XIVe siècle, lorsque le soulèvement seigneurial contre le gouvernement militaire aboutit, en 1336, à l’installation, par Ashikaga Takauji, d’un nouveau pouvoir shogunal à Kyoto: c’est la «période des deux cours», marquée par une guerre civile qui durera jusqu’en 1392 et qui verra quatre destructions successives de la malheureuse capitale.
Cette époque est celle de la construction de nombreux temples de la secte Rinzai-zen, comme le Tenryu-ji, transformation en 1339 d’un palais élevé en 1255, et le Saiho-ji, célèbre par ses «jardins en ruine» couverts de mousses.
La succession du shogun Ashikaga Yoshimasa déclencha une nouvelle guerre de dix ans (1467-1477). Ce conflit, dit «guerre civile de l’ère Onin», mit aux prises plus de 150 000 combattants dans Kyoto, qui fut une nouvelle fois incendiée. Il ne reste guère de cette période troublée que des villas de shoguns transformées en temples, celle d’Ashikaga Yoshimitsu, devenue le Rokuon-ji, et celle d’Ashikaga Yoshimasa, qui, sous le nom de Jisho-ji, comporte des jardins représentatifs de la «culture Higashiyama».
L’ère des dictateurs
En 1568, un petit seigneur du Nord, Oda Nobunaga, s’empara de Kyoto. Sous son gouvernement, puis sous celui de Toyotomi Hideyoshi, qui inaugura la grande ère des dictateurs (1582-1616), une nouvelle classe urbaine de marchands reconstruisit la ville: un mur de 23 km entoura Kyoto, et, en 1603, un château fort, le Nijo-jo, s’éleva près du palais impérial.
Mais, à cette date, le shogun transporta son gouvernement à Edo, l’actuelle Tokyo: Kyoto perdit alors toute importance politique. Toutefois, l’ensemble résidentiel de Sanpo-in, les jardins de Daigo-jo, ainsi que les salles de prière et de réception du temple bouddhiste de Hongan-ji, déplacés par Hideyoshi d’Osaka à Kyoto, donnent une excellente image de la renaissance de la ville.
La période Edo
Au commencement de la longue période Edo (1615-1867), certains temples et lieux de culte de la période Heian, comme le Kiyomizu-dera et le Ninna-ji, furent restaurés en style traditionnel. C’est à cette époque que Kyoto devint un centre de pèlerinage.
L’ère Meiji
Avec l’avènement de l’ère Meiji en 1868, la capitale et la cour impériale quittèrent définitivement Kyoto pour Tokyo. L’une des conséquences de cet abandon fut l’adoption d’une politique de modernisation qui fit de Kyoto une ville moderne mais qui, parallèlement, négligea le patrimoine culturel de la ville. Cependant, le gouvernement national s’en inquiéta, et la première ordonnance pour la protection des antiquités fut adoptée dès 1871.
Elle fut remplacée par la loi pour la préservation des temples et lieux de pèlerinage anciens qui marqua le commencement des programmes de protection et de conservation du Japon moderne.
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