Attention les amis, voici venue la semaine numérique. Vade-mecum des choses à emporter dans sa besace pour survivre à l’avalanche de débit sur le sujet.
Présentation de la Semaine du Numérique
Point de contexte, d’abord. La deuxième semaine de décembre est devenue celle où l’on s’agrège sur la question du web depuis que Loïc Le Meur a su mobiliser son talent et son réseau pour faire venir la silicon valley dans la vieille Europe. Elle débarque dans un lieu safe (si l’on entend par cela un espace où elle est majoritaire et vient tester sa capacité de fascination sur une génération de geeks et d’entrepreneurs, et non des anciens entrepôts d’Aubervilliers), se connecte à quelques sponsors locaux, et irrigue par sa puissance (plus de 3500 personnes attendues à la conférence, à Paris, mazette, cocorico, on est les leaders européens de la conférence professionnelle numérique) l’ensemble des media. Du coup, autour, se greffent des tonnes d’événements.
L’année du numérique : à qui profite le crime ?
Effet habituel : se greffent sur cet événement ceux qui veulent exister comme porteurs d’initiatives numériques. Nicolas Sarkozy insiste en lançant ce matin data.gouv.fr, invite les speakers du web à un raout bien à lui, pour marquer au maximum le changement opéré en un an (il y a un an, il invitait quelques gens de l’internet pour lancer une séquence de rattrapage d’un an, depuis, il a multiplié les signaux de préoccupation – pas encore vraiment d’action, peut-être est-ce heureux). Cette même semaine, Google inaugure son nouveau QG français en grande pompe.
Et puis, tout le reste : les journées de Cap Digital demain, auxquelles se greffent la première édition française du Personal Democracy Forum, dont Spintank est d’ailleurs partenaire. Chaque communauté professionnelle numérique en profitera pour se réunir, profitant de l’arrivée à Paris de milliers de développeurs, consultants, financiers et gens normaux.
Comment s’en sortir, quand on en est ?
1. Trier : on ne va pas à toutes les soirées, cocktails, conférences, inaugurations, et autre réjouissances. On sélectionne selon ses préférences : plutôt amateur de bonne bouffe que de nespressi, mieux vaut rester à la maison. Concentration nécessaire sur les retrouvailles de copains que sur les grands discours de big bosses ou politiques : on sait qu’il n’en sortira que du bullshit, en général, et que la vérité est ailleurs.
2. Prévoir le ravitaillement. Qui dit conférence de geeks dit live, nécessité de multitasker jusqu’à l’enfer. L’équipement de base du geek à paris cette semaine, c’est : un smartphone, une tablette, éventuellement un PC ultra léger, mais surtout, surtout, deux ou trois chargeurs, et des batteries de rechange. La denrée la plus difficile à obtenir pendant une semaine en vadrouille, c’est l’électricité, et le livetweet, ça consomme. Haro sur les téléphones à longue durée de vie, diminution de la luminosité des écrans, et charge dès que possible. L’accessoire idéal, c’est évidemment le sac à dos solaire. Le geek non prévoyant sera bien en peine, jeudi, à 19h, pour rejoindre ses amis, sans accès à ses DM.
3. Se vêtir léger, mais tout terrain. L’année dernière, une neige digne de la Sibérie a bloqué Paris en pleine conférence. Cette année, on est prévoyant : chaussures de combat (même vous mesdames), pantalon rembourré, veste imperméable. On ne badine pas avec la protection contre les intémpéries. Grandes poches de rigueur, pour fourguer le matos, les cartes de visite, les gadgets inutiles et autres plans et documentations remis à chaque lieu. Sac à dos (solaire, donc) de rigueur.
4. Devenir ubiquitaire. Quand il y a autant d’événement dans une ville comme Paris qui compte aussi peu de taxis, il faut pouvoir se déplacer vite. L’ouverture cette semaine d’Autolib n’est pas une solution viable pour pouvoir faire Aubervilliers-Elysée-Google-Fondationtruc en à peine deux heures. Il faut compter sur le deux roues. Las, si les intempéries surviennent, le Quadro 4D n’est toujours pas sorti, et l’on ne peut réellement frimer devant ses amis geeks en leur exhibant ainsi une innovation digne de l’ajout d’une 8ème lame sur des rasoirs Wilkinson. Le MP3 reste une solution idéale (dans sa version yourban pour les demoiselles). Sinon, l’alternative est celle du chic : penser au fixie, si l’on va plutôt à une réunion de geeks créatifs ou cultureux, pour les épater de sa maitrise des codes culturels (ne pas oublier ses cartes de visite avec mention du compte vimeo dessus) ou bien au vélo pliant, si l’on rejoint des nerds de la silicon valley.
5. Dormir. Comme ce n’est pas la nuit que le geek dort (il faut rattraper les boulots à fournir, ou bien fêter l’avènement de cette nouvelle ère du numérique), compter pour les moments de repos sur les conférences fournies par Leweb. Choisir pour un assoupissement idéal les places les plus reculées de la salle, et se munir d’écouteurs intra-auriculaires à forte réduction de bruit. Rester discret, mais aussi profiter de ce bon moment de camaraderie quand le geek d’à côté d’endort aussi lors du n-ième keynote sur la transformation mobile des social media, et que how great it is.
6. Prendre du recul. A l’issue de cette semaine où tous les media auront vanté la séquence, la nécessité, l’importance du monde dans lequel on vit, ne pas hésiter à s’imposer une cure de doute, en se demandant si après tout, le cloud, c’est si important, et ça va sauver la planète. 48 heures dans le carré rouge, à manger de la quinoa bio sans électricité ni capter d’ondes nocives, face au spectacle de la nature seule, avec un livre en papier pas encore touché par le numérique et un feu de bois doivent pouvoir guérir le plus redoutable des prophètes de la révolution digitale.
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