L’histoire des île Marquises débuterait vers 300 ap. J. C. (Sinoto) avec la colonisation par des Polynésiens venant des Samoa. Les premiers contacts européens ont lieu en 1595, par Alvaro Mendaña (groupe Sud).
La culture aux Marquises
Cook y fait une brève halte sur les Marquises en 1774 et il faudra attendre 1791 pour que l’Américain Ingraham découvre le groupe Nord. 6 ans plus tard, s’installe le premier missionnaire. Une expédition russe, en 1804, (Von Krusenstern) fait découvrir au monde occidental la richesse de l’art marquisien. Puis c’est, en 1838, la mission scientifique française de Dumont d’Urville à Nuku Hiva et en 1842, Dupetit-Thouars décrète le protectorat français. Les Marquisiens sont citoyens français depuis 1945.
La culture marquisienne
La sociéte ancienne des îles des Marquises était organisée autour d’une classe de chefs (hakaiki) assistée par les taua (prêtres) et les toa (guerriers). Venaient ensuite les artisans (tuhuna) et les travailleurs (meie). Chaque tribu détenait sa vallée et les tribus étaient souvent en conflit. Le panthéon polynésien est respecté avec quelques fois des noms propres aux Marquises.
Les lieux de culte (me’ae) sont constitués par une terrasse de gros blocs de pierre (pae pae) où se trouvait la case du prêtre avec quelques statues divines, et souvent à proximité d’un banian (Ficus marquesensis) sacré. Les plus grands me’ae peuvent contenir plusieurs terrasses (souvent étagées). C’est la pratique du cannibalisme (jusqu’en 1879, officiellement) qui diffère fondamentalement la religion marquisienne. Danses, chants, légendes, toujours très présents dans le quotidien affermissent encore la spécificité de l’archipel…
Artistes et Art des Marquises
Artistes et écrivains ont toujours été attirés par les mystérieuses Marquises : Melville (1842), Loti (1880), Stevenson (1888), Gauguin (1901-1903), Segalen (1903), London (1907), Brel (1975-1978).
Arts
Le peuple marquisien, avec près de 15 siècles d’isolement, a su développer un art océanien des plus achevés. Sculpture de la pierre, du bois. Travail de l’os, parures végétales. Près de 7000 pétroglyphes ont été recensés à ce jour et les Marquises abritent les seules peintures rupestres trouvées en Polynésie française. La relation privilégiée d’un peuple avec son environnement. Une clé d’analyse pertinente de l’univers marquisien.
Le Tatouage marquisien
C’est, sans aucun doute, l’expression la plus complète de la culture marquisienne et l’une des plus riches. Dans un monde qui ne connaissait pas l’écriture, les Marquisiens ont su développer une identification, un véritable mode d’expression, où le sujet expose à l’Autre de façon permanente et immédiate ce qui n’est autre que sa vie. À la fois Beau, Séduction, Savoir, Mémoire, Pouvoir et Enseignement, le tatouage était gage de succès, de reconnaissance et d’intégration sociales. Les motifs protégeaient également des esprits maléfiques. La diversité des motifs et les innombrables compositions, des variantes, expriment la forme la plus aboutie de l’esthétisme marquisien. Sans aucun doute, patrimoine de l’humanité.
« … le temps s’immobilise aux Marquises. » Jacques BREL – Les Marquises