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Kafka

Ecrivain tchèque d’expression allemande, Kafka est issu de la bourgeoisie pragoise juive.
Il mène dans les premières années, une vie de bureaucrate.

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Biographie de Franz Kafka

D’une extrême sensibilité, Kafka est un enfant solitaire qui fréquente le lycée allemand de Prague. Intimidé par ses professeurs, terrorisé par son père, qui n’a aucune compréhension pour ses penchants littéraires (Lettre au père, 1919), il suit des études de droit sans conviction. Il fait alors la connaissance de Max Brod qui l’incite à l’écriture et publiera ses oeuvres à titre posthume. Devenu docteur en droit, il entre, en 1906, dans une compagnie d’assurances. Sa vie terne de bureaucrate trouve cependant une compensation dans l’écriture, une véritable obsession.

Kafka lui cède le reste de son temps, sacrifiant sa santé et renonçant pour cette passion à fonder une famille. En 1912, il démarre une relation orageuse avec Felice Bauer. De cette époque datent les Lettres à Felice (1912-1917). En 1920, il fait la connaissance de l’écrivain tchèque Milena Jesenska (Lettres à Milena) à laquelle il confie son Journal et sa Lettre au père. Mais c’est sa rencontre avec Dora Dymant, en 1923, qui lui redonne l’espoir d’une nouvelle vie. Après quelques mois passés avec elle à Berlin, il doit cependant revenir de toute urgence à Prague où il meurt à 41 ans de la tuberculose.

Une reconnaissance tardive

Ecrit durant les treize dernières années de sa vie, le Journal, vaste correspondance, comporte l’ébauche de multiples récits. Toujours insatisfait de son travail, Kafka ne publie, de son vivant, que quelques recueils de nouvelles dont la Métamorphose (1915) et la Colonie pénitentiaire (1914). C’est l’écrivain Max Brod qui se chargera de faire connaître l’oeuvre de son ami en Allemagne.
Les trois romans principaux, le Procès (1925), le Château (1926) et l’Amérique (1927), que Kafka souhaitait, dans son testament, voir détruits, contribueront à son succès après 1945.

Kafka : le précurseur de l’absurde

Dans cette oeuvre aux multiples facettes se trouve inscrit tout le drame de l’homme confronté à l’absurdité de notre monde. Ridiculisant la justice, dénonçant les bureaucraties totalitaires, l’auteur, habité par un complexe de persécution, donne à son oeuvre une dimension métaphysique. A partir d’événements banals racontés sans passion, le récit kafkaïen enferme peu à peu le lecteur dans une atmosphère oppressante. Dans ces univers sombres, imparfaits, régis par des lois absurdes, la solitude de l’homme devient insoutenable d’angoisse : l’homme est victime de situations inextricables qui n’ont pas d’issue. La réalité tourne au cauchemar.

L’oeuvre de Kafka se situe entre deux pôles : elle doit beaucoup à Kleist, à Flaubert et à Dostoïevski, dans sa recherche « du pur, du vrai et de l’immuable », mais est essentiellement imprégnée par le doute et par le désespoir existentiel de l’individu confronté à un univers privé de sens.

L’héritage

Précurseur de l’absurde et de l’étrange, Kafka a une descendance littéraire prolifique, avec des auteurs tels que Beckett, Ionesco, ou encore Camus. Les récits, nouvelles et romans de Kafka ont exercé une profonde influence sur la littérature européenne et son nom a donné un adjectif (kafkaïen) utilisé couramment pour décrire des situations absurdes et inextricables. Le romancier tchèque Milan Kundera montre notamment l’influence décisive de Kafka dans un essai publié en 1993.

Son roman inachevé, le Procès, est adapté au cinéma par Orson Welles.

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