Les silicones, beurk, beurk, beurk

Silicone - Molécules en 3D

Dans la série « les horreurs qu’on trouve dans notre salle de bain » je te présente l’épisode 2 : les silicones. Rappelle-toi, l’épisode 1 date d’il y a fort fort longtemps et il portait sur les huiles minérales.

Pour tout te dire mes connaissances en chimie ont pas mal régressé depuis mon bac S, j’étais en fait persuadée que les silicones étaient des huiles minérales. Lol. Sinon j’aurai fait un article dessus plus rapidement mais voilà, je me disais que j’allais me répéter, que j’allais pas écrire 36 fois la même chose sur ce blog, que ça allait soûler tout le monde, etc.

Les silicones ne sont pas des huiles minérales. Mais c’est quand même une saleté.

Les silicones
Les silicones

Les silicones

Les silicones sont obtenues à partir de silice (du sable en fait) et sont très utilisées dans l’industrie cosmétique. Je vais pas te faire un résumé biochimique du machin mais en bref leur intérêt principal est d’être chimiquement inertes (tu peux les mélanger avec tout ce que tu veux, ça explosera pas)(avoue que c’est pratique). En plus tu remarqueras que le sable, on en trouve partout, les silicones sont donc particulièrement bon marché.

Les effets cosmétiques des silicones

Il y a différents types de silicones qui ont chacun leurs caractéristiques mais globalement ce sont des produits qui enrobent le support sur lequel on les dépose. En termes marketing ça donne des shampoings « toucher  soyeux », « super démêlant », « maxi brillance » et des crèmes ou fond de teint « fini mat »,«grain de peau lissé», « aspect poudré ». Question texture c’est le rêve donc – tout le monde voudrait bien d’une rivière de soie capillaire et d’une peau zéro défaut là maintenant tout de suite.

Pourquoi est-ce qu’on râle sur ces produits alors ?

Silicones = danger ?

En tant que composants chimiquement inertes, les silicones font exactement ce que leur nom indique : rien. Il n’y a strictement aucune interaction avec les cellules de la peau et les écailles des cheveux. On se répète mais l’intérêt du machin c’est vraiment uniquement la texture donnée.

Ça pourrait donc être des composants totalement neutres … mais en fait pas vraiment.
L’inconvénient c’est que l’effet doux et brillant est obtenu en étouffant la peau et les cheveux.

Sur la peau : on a une crème qui lisse bien mais qui assèche et empêche de respirer. En utilisation quotidienne, on se retrouve à utiliser de plus en plus de crème et de plus en plus régulièrement pour cacher les dégâts qu’elle fait (sècheresse et irrégularités).

L’arnaque de plus : si on utilise plusieurs produits l’un sur l’autre à base de silicones (une crème hydratante et un fond de teint par exemple), on peut vite fait se retrouver avec des « peluches », c’est-à dire des petites boules de silicone qui s’accumulent lors de l’application et roulent sous les doigts. Glamour.

Du côté des cheveux : on est d’accord, un cheveu c’est de la matière morte, donc bon. S’il est étouffé, pas de drame. Quoique. Il peut être tentant d’acheter un produit « effet cashmeer » quand on a des cheveux fins, ternes et abîmés. Pas de bol, les silicones ne réparent pas le cheveu. Au contraire ils peuvent l’encrasser, le rendre encore plus fragile et, accessoirement, le faire regraisser plus vite. On tombe à nouveau dans le cercle vicieux « les silicones abîment mes cheveux – vite, plus de silicones ! ».

L’arnaque de plus : avec leur effet enrobant, les silicones empêchent tous les soins de pénétrer. Sur la peau et les cheveux, bien sûr. Autrement dit, le masque hydratant ou le henné après shampoing c’est l’échec garantit.

Les silicones et l’environnement

Bon, c’est peut-être pas bien mais le critère environnemental n’est pas ma première considération quand j’achète une crème. Si pour toi c’en est une, il vaut mieux savoir que question biodégradabilité, les silicones c’est bof bof. Aucun chercheur n’est d’accord avec le voisin mais en gros il semblerait que le machin mette des siècles (et même des floppées de siècles) à se dégrader en milieu humide (genre dans les rivières). Comme ces produits ne sont censés avoir strictement aucune interaction avec les autres molécules environnantes, on n’est pas sûrs que ça soit grave.
C’est un peu tout le problème : on n’est pas sûrs.

Mais que faire ?

Sans tomber dans la psychose, il vaut mieux éviter l’utilisation quotidienne, pour toutes les raisons citées ci-dessus. Je t’avoue que j’ai eu une période « les silicones, plus JAMAIS ». Et puis je suis partie en Erasmus au Danemark, où tout coûte 4 fois plus cher qu’en France et où tu vends un rein pour avoir des produits hydratant écolos et efficaces. Au bout de 3 mois avec des cheveux comme de la paille (merci Sanex), j’ai filé à Londres faire un stock d’Herbal Essence (200% de silicones). Parce que bon. Maintenant que je suis rentrée, j’ai les moyens de m’acheter des produits corrects et j’essaie de m’y tenir. Enfin vivement le salaire quand même.

Pour limiter les dégâts, quelques conseils :

Repérer les silicones dans une composition

Ça va aller vite, repère :

1)      Les terminaisons en –icone et –exane

2)      L’abréviation PMD

Certains produit ont la mention « sans silicones » enfin c’est quand même rare – certains produits qui n’en contiennent pas ne le signalent pas.

À savoir : acheter des cosmétiques de marque ou en parapharmacie ne garantit strictement rien. Je trouve ça super choquant mais jette un œil à l’exemple à la fin de l’article d’Oleaessence, c’est dingue.

Par contre les labels cosmétiques bio ont bannis les silicones.

Voilà, en définitive passer du « tout silicones » à une consommation raisonnable voire au « tout naturel » c’est pas évident. Il faut chercher un peu, perdre l’habitude de la peau et des cheveux magnifiques en un quart de seconde et se préparer à passer quelques semaines à réparer les dégâts causés par ces produits. Personnellement je pense qu’on y gagne.

Silicones et Cosmétiques
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